MEMOIRE DE MAITRISE
de PSYCHOPATHOLOGIE et
PSYCHOLOGIE CLINIQUE
2001-2002
LA
VIOLENCE DU DELIRE
Présenté
par :
Henry
Emilie
N°
d’étudiant : 2014767
Directeur
de recherche : M. Broyer
SOMMAIRE.
CHAPITRE 1 : Aspects méthodologiques
1.1. Problématique et hypothèses.
1.1.2. Postulat et définitions.
1.2.2. Matériel clinique utilisé
CHAPITRE 2 : Délirer pour survivre
2.1.1. Sens du délire pour le patient.
2.1.2. Sens qu’il donne à sa place dans
sa famille.
2.1.3. A propos de ses relations.
2.2. Analyse du discours à un premier
niveau.
2.2.2. Logique de « lui ou
moi »
2.2.3. La violence fondamentale.
CHAPITRE 3 : Pour une lecture de ce qui ne se
dit pas
3.1. Quelques mots concernant le rapport
à la violence.
3.1.2. Le rapport à la violence.
3.2. Son rapport à la séparation.
3.2.1. Séparations provisoires et
séparation définitive.
3.3. Des effets contre-transférentiels.
3.3.1. Mon ressenti lors des trois
premiers entretiens
CHAPITRE 4 : Tentative de reconstruction.
4.2. Une destructivité ingérable.
4.3. Le risque de mort psychique.
La violence est un problème que
de nombreuses disciplines s’accaparent à l’heure actuelle. Nous avons tous pu
le constater au cours des élections présidentielles, le débat politique devient
particulièrement passionné lorsqu’il est question d’insécurité. Or, ce qui se
cache derrière un tel euphémisme n’est rien d’autre que la violence inhérente à
toute société. De la même façon, le système judiciaire entretient une relation
ambivalente vis à vis de la violence. D’un coté, un homme qualifié de violent
ne peut pas être sain d’esprit : le code de procédure pénal prévoit qu’un
homme ayant commis un crime soit examiné par un expert psychiatre. D’un autre
coté, les criminels sont de plus en plus protégés par le système pénal.
Nous retrouvons cette dualité
violent/non violent, associée à celle de la maladie mentale/normalité dans le
discours des familles de personnes schizophrènes. Ces personnes sont d’une
douceur exemplaire avant leur décompensation, mais pris
d’une soudaine explosion de violence au moment du délire. C’est ce qui a valu à
cette maladie l’appellation populaire de « dédoublement de la
personnalité ». Ce constat est d’autant plus intéressant qu’une étude statistique
nous indique que le risque d’un passage à l’acte violent n’est pas sensiblement
différent qu’il s’agisse de personnes atteintes d’une maladie psychiatrique
avérée, ou de personnes dites saines psychiquement[1].
La question de la violence
m’interpelle et me questionne depuis longtemps. Je n’y ait
été confrontée que depuis peu, au cours d’un stage dans une unité de
réhabilitation pour handicapés psychiques. Dans cette unité, les patients sont
stabilisés, mais tous ont traversé au cours de l’histoire de leur maladie une
période au cours de laquelle ils ont pu être qualifiés de violents et dangereux
pour eux même ou pour leur entourage. J’ai été amenée au cours de ce stage à
rencontrer ces patients et à évoquer ces passages violents avec eux. Un point commun
m’est apparu : tous semblaient être victimes de leur violence, comme si
une force les avait poussés. Ils ne se sentaient pas acteurs de ces faits.
J’ai souhaité travailler sur cette
question à un niveau psychopathologique. Il s’agit de comprendre pourquoi la
violence n’apparaît chez certaines personnes qu’au cours d’une décompensation
psychotique. Je vais dans un premier temps exposer ma méthode. Dans un second
temps, je vais essayer de dégager le contenu latent du discours d’un patient en
ce qui concerne son expérience de la violence, afin d’en comprendre le sens.
Dans un troisième temps, j’essaierai d’approfondir ce qui a été dégagé
précédemment en m’appuyant sur les mouvements transférentiels et contre
transférentiels des rencontres. Pour terminer, je tenterai de reconstruire
l’histoire de l’explosion de violence au cours de la décompensation
psychotique.
[1] Häfner H., Böker W., Actes de violences et troubles psychiques en RFA in Criminologie et psychiatrie, p57, (6).
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