Rapport de Stage
Licence de Psychologie
THEME :
LE PROJET INDIVIDUEL QUESTIONNE DANS SON RAPPORT A LA PSYCHOSE
I-sujet d'etude 3
I.2.Le choix du sujet d'étude 3
I.3.Problématique et hypothèses 4
I.4.Revue de littérature 5
I.4.1.la psychose dans l'approche psychanalytique 5
I.4.2.le projet - le projet individuel 10
I.4.3.le projet individuel et la psychose 12
I.5.Les aspects méthodologiques de l'étude 15
I.6.Exposé de situation 16
I.6.1.Madame B 16
I.6.2.Monsieur A 20
I.6.3.Conclusion 25
I.7.conclusion 26
bibliographie 30
I-sujet d'etude
Je n'avais pas d'idée précise de sujet d'étude lorsque je suis arrivée au foyer des Etangs. Je ne connaissais peu le handicap mental, et ne connaissais la psychose avec un grand P qu'en théorie. Je ne connaissais pas non plus le travail en institution, le travail d'équipe. Mon souhait était de découvrir le travail du psychologue afin de savoir si ce métier était celui que je voulais exercer. Comment un psychologue travaille t-il avec des individus psychotiques était la première question que je me posais avant même de rentrer en stage. Mais cette question m'est apparue trop ardue, trop complexe pour un stage de découverte.
Je me suis laissée guider par le terrain jusqu'à qu'une question émerge. Cette question est apparue lors d'une réunion particulièrement intéressante du fait d'interrogations différentes et d'un climat particulier. La réunion portait, en autre, sur l'élaboration du projet individuel de Monsieur A, et ce qui ne devait être qu'une formalité devint un casse tête. La réunion questionna, en quelque sorte la pertinence du projet individuel et révéla une difficulté, de la part des personnes présentes, à poser réellement la question du projet. Cette question m'intéressa car elle englobait de nombreux aspects, à savoir, la place de l'individu dans le collectif et par delà la place du psychologue, ainsi que le travail de l'institution au sens large et la particularité de la psychose.
Par ailleurs, ces questions ont trouvé une résonance particulière chez moi. En effet, une timidité excessive m'empêche souvent de m'exprimer au sein d'un groupe, et j'ai toujours ressenti pour les groupes un sentiment ambivalent, ils m'attirent et me font peur à la fois. De plus, j'ai toujours eu un intérêt vif pour la politique dans le sens de la vie dans la cité. Ainsi, la place de l'individu dans la collectivité, et la manière dont la collectivité est organisée est un sujet qui m'intéresse. J'ai d'ailleurs été surprise de voir à quel point, mon sujet d'étude pourtant choisit sur le terrain, recoupait une question si personnelle. Je tiens d'ailleurs à remercier la psychologue du Foyer qui m'a conseillé de répondre à cette problématique, en me précisant que les questions qui nous venaient ainsi, étaient des questions auxquelles il était important de répondre car d'une façon ou d'une autre, elles revenaient. J'ai en effet constaté que je m'étais déjà confronté à cette question lors d'un stage, il y a dix ans…
Enfin, je pense que cette problématique permet, en toile de fond de situer, ou tout du moins d'interroger la place du psychologue dans une institution. De plus, la perspective lacanienne du Foyer me permet de découvrir cette approche et ainsi de me donner les moyens de mieux choisir une orientation future dans le métier de psychologue.
Lors d’une réunion où l’équipe éducative devait rédiger le projet individuel de Monsieur A, une difficulté de plus en plus ténue est apparue : Comment (et surtout pourquoi) écrire un projet, alors que ce qui ressort de la discussion montre que l’angoisse de Monsieur A diminue lorsque l’équipe ne projette pas de désir sur lui. "Il est moins angoissé lorsque nous sommes peu nombreux sur le secteur et lorsque nous sommes très occupés ". Une éducatrice, quant à elle, remarque que Monsieur A n’est pas angoissé par sa présence car " il ne me voit pas, c’est comme si je n’existais pas, il rentre dans le bureau et demande il y a personne ? !! " Son statut particulier fait qu’elle n’est pas présente dans le quotidien des résidents, de la même façon que les autres membres de l’équipe. Au fur et à mesure que la réunion se déroulait, la perplexité quant au projet grandissait. " Le projet, ce serait de ne pas en avoir, de ne pas s’occuper de lui !" Phrases qui suscitèrent automatiquement le rire " bonjour l’équipe éducative !! ". Monsieur A fait résonner la question "pourquoi sommes-nous là ? A quoi servons-nous ? Quel est notre utilité ? "
Monsieur A donne sa propre réponse à ses angoisses - ne désirez pas pour moi, soyez occupé à autre chose. Voilà pour l’instant sa réponse à sa psychose, ce qu’il met en avant. La formalisation du projet est-elle, dans ce cas, vraiment adéquate ? Voilà la première question que je me suis posée. L’autre question est pourquoi l’équipe ne s’en saisit pas alors qu’elle accorde généralement de l’importance à la réponse des individus.
La possibilité de ne pas faire de projet a tout de même été rapidement abordé, mais il n’y a pas eu de réelle discussion autour de cette éventualité. Je voudrais reprendre cette possibilité et questionner ainsi le concept de projet articulé à celui de la psychose dans l’approche psychanalytique en général, et dans la théorie lacanienne en particulier. Le choix de cette théorie s’explique par l’orientation lacanienne de l’institution.
Mon hypothèse est que le concept de projet individuel n’est, paradoxalement pas toujours adapté à la singularité du sujet, à sa position subjective. Pourquoi ?
Certains résidants ont besoin que l’on soutienne leurs désirs, en quelque sorte, ils ont une demande d’aide, d’attente de signifiants. L’équipe est dans ce cas pacifiante et fait barrière à la jouissance. L'élaboration du projet individuel, à travers les discussions autour et avec le résidant, place l’équipe à la place de l’Autre, pacificateur. Le désir de l'éducateur est dans ce cas important, voir peut être primordial.
Pour d’autres résidents, la place de l’équipe en sujet-supposé-savoir est intenable, elle est vécue sans manque, supposé-jouisseur. Il me semble que, dans ce cas, la participation à l’élaboration de leur projet n’est pas envisageable. Dans ce cas que devient le projet individuel, à quoi sert-il, à qui ?
Si c’est un outil pour l’équipe pourquoi le nommer projet individuel.
Question dérisoire, anecdotique, celui d’un mot ? "La langue a toujours raison "1, le projet, "ce qui est jeté devant" qu’est ce qui se cache derrière, que cache t-il ?
bibliographie
BOUTINET J-P., L’anthropologie du projet, Paris, puf, 1993, 3ème ed
BOUTINET J-P., Psychologie des conduites à projet, Paris, puf, 1993.
Dictionnaire analogique Robert
Dictionnaire étymologique de la langue française
FREUD S., 1924, "Névrose et psychose", in Névrose, psychose et perversion, Paris, PUF, 1974.
MALEVAL J-C., La forclusion du Nom-du-Père le concept et sa clinique, Coll. du champ freudien, Le Seuil, Paris, 2000
PORTE M., Mémoire de la science, vol.1, Paris, les cahiers de Fontenay, 1988
ZENONI.A., Clinique psychanalytique en institution. Les Feuillets du Courtil on-line, 2003
ZENONI A., Clinique psychanalytique en institution, la psychose. in Les Feuillets psychanalytiques du Courtil, n°7, juin 1993
1 M.PORTE. Cours de Maîtrise
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