Université Lille III Charles De Gaulle
UFR de Psychologie
Recherche exploratoire aupres
de toxicomanes récidivistes légaux:
Traitement de
Substitution, Stratégie de Coping et Estime de Soi.
Sous la direction de M. Marc Hautekeete
Jocelyne Betito
Eliette Gardian
Septembre 2003
Table des matières
Partie Théorique
1. Première Partie : Des
Substances aux Acteurs
1.1.1. Mode
d'action des drogues sur le cerveau
1.1.1.1. Le
modèle d'auto stimulation intercrânienne (Olds et Milner, 1954)
1.1.1.2. Le
système de récompense
1.1.2. Dépendance
et tolérance
1.2. Les acteurs : de qui parle-
t-on? Spécificités et singularités du public héroïnomane.
1.2.1. L’Héroïnomanie dans
le monde, en Europe et en France
1.2.4. L'héroïnomane,
entre répression et soins :
1.2.4.1. La
loi 1970 : quels enjeux?
1.2.4.2. Stigmatisation
de l'héroïnomane
2. Deuxième
Partie : Les approches théoriques de la toxicomanie.
2.1. Les modèles issus du conditionnement
2.1.1. Le
conditionnement répondant
2.1.2. Le
conditionnement opérant
2.1.3. Théorie
des deux facteurs.
2.1.4. Bandura
: une approche sociale et cognitive de l'apprentissage (1977)
2.2. Les approches cognitivo-comportementales de la toxicomanie
2.2.1. Le
modèle de prévention de la rechute de Marlatt et Gordon (1985).
2.2.2. La
restructuration cognitive de Beck (1993).
2.2.3. Le
modèle de changement de Prochaska et Di Clemente (1986)
3. Troisième Partie : La prise en charge des personnes toxicomanes
3.1.1. Le
dispositif sanitaire et social
3.1.1.1. Les
centres de post-cures.
3.1.1.2. Les
appartements thérapeutiques.
3.1.1.3. Les
familles d'accueil.
3.1.1.4. Les
communautés thérapeutiques.
3.1.2. Un
objectif commun : la restauration de l'estime de Soi
3.2. Les traitements de substitution : un soutien pharmacologique.
3.2.1. Histoire
et généralités
3.2.4.1. Pharmacologie
et effets
3.2.4.3. Risques
de surdoses et mésusages du Subutex®
4. Quatrième Partie : Toxicomanie et stress.
4.1. De l'approche linéaire du stress.
4.1.2. Les
modèles biologiques
4.1.1.1. Le
Syndrome Général d'Adaptation (Seyle, 1956)
4.1.1.2. La
physiologie du stress
4.2. A une approche cognitive et transactionnelle du stress
4.2.1. Le
modèle de Lazarus et Folkman(1984)
4.2.2. Le
modèle de Steptoe (1991)
4.3. Le stress et ses dommages : la toxicomanie.
4.3.1. L'importance
du stress chez les personnes toxicomanes
4.3.2. Le
stress: cause ou conséquence?
4.3.3. Stress
et développement de la toxicomanie.
4.3.4. Stress
et vulnérabilité à la rechute.
4.3.5. Combattre
le stress pour vaincre la toxicomanie
5.1.1. Modèle
de défenses du moi
5.1.3. Les
échelles de coping : présentation d'une méthode d'évaluation.
5.2. Efficacité des stratégies de coping.
5.2.1. Efficacité
des stratégies de coping sur la détresse émotionnelle
5.2.2. Efficacité
du coping sur la santé physique
5.3. La toxicomanie et le coping
5.3.1. Stratégies
de coping utilisées par les toxicomanes : quelle prévalence?
5.3.2. La
toxicomanie comme stratégie de coping.
6. Sixième Partie : Toxicomanie et délinquance
6.1. La nature de la liaison entre drogue et délinquance
6.2. La prison : une variable transversale.
6.2.1. L'usage
de drogue en détention.
6.2.2. Le
profil des toxicomanes incarcérés
6.2.3. La
substitution en milieu carcéral : intérêts et limites
6.2.4. Stress,
coping et prison
6.2.4.1. La
sortie de prison : un facteur de stress important.
6.2.4.2. Le
stress perçu et les stratégies de coping mise en place.
METHODOLOGIE
2. Le
cadre de notre recherche
4.1. Les entretiens préliminaires
4.2. Les inventaires et échelles évaluatives
4.2.2.2. Système de
réponse et cotation
4.2.3. Les
stratégies de Coping
4.2.3.2. La
formulation des items
4.2.3.3. La
disposition des items
4.2.3.4. Le
système de réponses
4.2.4.1. Formulation des
items
4.2.4.3. Disposition des
items et cotation
RESULTATS
1. Analyse
descriptive de la population
2. Utilisation des stratégies de coping
3.2.2. Etude
approfondie des stratégies utilisées dans chaque situation.
3.2.2.1. Situation
de critique.
3.2.2.2. Situation
de solitude.
3.2.2.3. Situation
de contrôle
4. Questionnaire d'Estime de soi
5. Questionnaire
concernant l'usage du Subutex®
5.1.1. Réévaluation
de la dose à prescrire
5.1.2. Respect du mode
d’administration
5.1.3
Aspect psychologique du manque ou Efficacté vis-à-vis du craving
5.1.4.
Aspect psycho-comportemental du manque (rituels de préparation, gestes
d’administration)
5.1.5.
Acceptation des implications liées à la prise du traitement.
5.1.6
Objectifs alloués au traitement
5.2. Analyse inférentielle des scores "Tr" et "To".
5.3. Analyse inférentielle sur toutes les variables.
5.3.1.Comparaison
du groupe A et du groupe B.
5.3.2. Comparaison des sous-groupes sélectionnés en
ce qui concerne les réponses au questionnaire
DISCUSSION- CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
L'absence de relais entre les structures complémentaires augmente le risque de rechute et par là même, de récidive délictueuse, le sujet cédant au prosélytisme ou à la participation active au trafic illicite pour financer la dépendance. Cette absence de relais ou la non-adéquation, voire la frilosité des structures existantes susceptibles de l'assurer, se fait particulièrement sentir pour les personnes qui sortent de prison.
Ainsi, le travail thérapeutique et socio-éducatif effectué par les structures ou associations intervenant en milieu carcéral, notamment les Antennes Toxicomanie (Centre de Soins Spécialisés pour Toxicomanes en milieu carcéral ) se trouve limité par les délais, souvent fluctuants, entre la préparation des projets de soins ou de réinsertion socio-professionnelle avec les toxicomanes incarcérés et leur mise en œuvre concrète : en effet, le délai entre la sortie de prison et la prise en charge par une structure de soins (qu'il s'agisse d'une post-cure, d'une famille d'accueil ou d'un autre type de dispositif) peut être l'occasion d'une rechute.
Le retour brutal dans le contexte familial, souvent peu préparé, peut également s'avérer nocif quant au projet d'abstinence élaboré en prison.
De plus, le dispositif en milieu ouvert est souvent réticent à accueillir ce type de public souvent très marginalisé.
En d'autres termes, la confrontation brutale avec leur environnement naturel survient à un moment où les toxicomanes, hier encore privés de liberté, de responsabilités et de gratifications, sont particulièrement sensibles à la pression du milieu. La joie liée à la sortie de prison fait place à un état d'attente anxieuse compte tenu de l'évolution rapide de leur mode de vie, évolution sur laquelle ils n'ont que peu de prise.
La sortie de prison apparaît comme une situation à haut risque de rechute ; ce risque d'un retour vers le style de vie antérieur est décuplé lorsqu'on prend en compte les sollicitations au produit par les anciennes connaissances.
Cette rechute n'est pas inexorable mais conduit souvent à la réactivation des croyances de base liées à la drogue, aux schémas cognitifs correspondant aux règles personnelles de fonctionnement, ces schémas étant inconscients et profondément ancrés en mémoire à long terme. Cela peut donc conduire à la reproduction des pensées automatiques vis-à-vis de la drogue et par ce biais amener à la réitération de l'addiction. De là, le projet de soins est très vite abandonné, ce qui s'accompagne d'une dévalorisation de soi et du rejet, voire d'une certaine animosité vis à vis des motivations et résolutions associées à ce projet qui avaient été investies en prison.
Devant ce constat, l'Association "Aide aux Détenus Nécessitant des Soins Médico-Psychologiques à Loos", (ADNSMPL) a mis en place un Centre de Soins Spécialisé pour Toxicomanes, l'Accueil Temporaire pour la Réinsertion (ATRE), qui est chargé d’encadrer le projet des toxicomanes incarcérés dès leur sortie de prison et de permettre sa mise en œuvre.
Il s'agit, pour ce premier relais de France, d'accueillir ces personnes pour un temps limité dans une maison collective située au cœur de Lille et dotée d'une équipe pluridisciplinaire s'engageant à poursuivre le travail entamé en milieu carcéral, l'objectif visé étant l'accès à un dispositif de soins psycho-éducatif ou l'acquisition d'une autonomie suffisante sur le plan social, professionnel et familial tout en maintenant l’encadrement des traitements de substitution (Subutex® et Methadone®). C’est au sein de cette structure que nous avons mené notre recherche.
Il s’agissait en premier lieu, de nous familiariser à cette population : des substances chimiques au statut social de l’héroïnomane en passant par les mécanismes psychologiques propres aux problématiques toxicomaniaques, nous avons relevé un certain nombre de phénomènes réguliers (tels que le stress, les fluctuations de l’Estime de Soi, un usage inapproprié des traitements de substitution). qui nécessitaient d’être approfondis relativement au caractéristiques propres à cette population (récidivistes pénaux, réitération du comportement addictif en dépit des suivis thérapeutiques entamés ….).
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