La pyromanie
Un trouble de l’impulsion qui pourrait être actuel ?
Considéré comme un trouble du contrôle des
impulsions, la pyromanie se manifeste généralement pendant l’adolescence ou au
début de l’âge adulte.
Plus commune chez les hommes, elle a comme
caractéristique principale le besoin irrépressible de mettre le feu.
Les pyromanes ont depuis leur enfance une
fascination pour le feu, sa vue leur procure un plaisir intense : intérêt,
curiosité, attirance pour le feu lui même et pour tout ce qui s'y rapporte,
jusqu'à l’allumage délibéré et réfléchi d'incendies, et ceci de façon répétée.
Fascinés par tout ce qui fait référence au feu, les
pyromanes peuvent être des collectionneurs d’objets, des amateurs de
conférences et de discussions s’y rapportant. Plusieurs spécialistes du trouble
sont formels en évoquant que parmi les pompiers volontaires on trouve beaucoup
de pyromanes.
Ce trouble peut aussi avoir le caractère symbolique
d’une perversion où le désir de mettre le feu manifeste de fortes pulsions
agressives inconscientes liées au symbolisme sexuel du feu et de la flamme.
Chez les pyromanes le passage à l’acte a ceci
d’essentiel, c’est qu’il est planifié. Par ailleurs, souvent ces personnes
peuvent se comporter de façon héroïque (au risque de leur propre vie) pour
venir en aide aux victimes, voire donner l’alarme et même éteindre le feu; mais
aussi ils peuvent simplement contempler leur fait.
Mécanisme
Cognitif :
Le pyromane est en quelque sorte dans un état second de dépersonnalisation, tel
qu'il doute parfois du fait accompli. Avant l’acte il a un sentiment croissant
de tension et d'excitation, excitation qui monte rapidement jusqu'à « son
apogée » en quelques minutes, parfois en quelques heures. Au début du
processus l’individu offre une résistance à l’impulsion, mais à un certain
niveau, la résistance se casse, et il passe à l’acte; une détente, un certain
soulagement et même le sentiment d’une gratification accompagnent ce moment. Le
pyromane éprouve un plaisir inouï, à contempler ces incendies ou à participant
aux événements qui en résultent. Cette impulsion ne répond à nul autre besoin,
le feu n'est pas allumé pour un bénéfice commercial, ni pour améliorer ses
conditions de vie, ni pour manifester une idéologie sociopolitique, ou cacher
une activité criminelle, ni même pour exprimer colère ou vengeance, ni en
réponse à des idées délirantes, à des hallucinations ou à un trouble du
jugement. Par
la suite et ceci de façon générale, il n’est pas affectés par les conséquences
de ses actes : dommages, blessures ni même par les décès. Le pyromane dans
très peu de cas éprouve de la culpabilité, de la honte ou des regrets par
rapport à l'acte accompli.
La Pyromanie et les autres
Pathologies :
Il est important de distinguer le pyromane du
criminel incendiaire ceci est particulièrement important pour les suites
judiciaires. Pour les distinguer il existe des critères diagnostiques du DSM -
IV de la American Psychiatric
Association a partir d’un expertise psychologique.
Ces critères DSM-IV pour
la pyromanie consistent dans la présence d’un ensemble d’éléments : existence
de plusieurs passages à l’acte volontaires est prémédités; tension et excitation
précédant l’incendie; sentiment de plaisir et gratification lorsque l’incendie
est allumé.
N’est pas considéré comme pyromane l’individu qui a
des troubles de la conduite, ou un épisode maniaque - bipolaire, ou des
hallucinations, ou encore s’il a une personnalité antisociale ou s’il a agi
sous l’emprise de substances.
Par ailleurs des tendances pyromanes se manifestent
assez souvent dans le comportement des malades mentaux. Mais il s’agit là d’une
manifestation antisociale plus fréquente en milieu rural, mais qui s’étend en
milieu urbain, notamment par des incendies de voitures.
Il s’avère important de signaler les impulsions
inconscientes et amnésiques des épileptiques, les réactions agressives des
arriérés, les actes de vengeance délirants. Mais c’est surtout parmi les déséquilibrés
psychopathes et alcooliques que se recrutent le plus grand nombre
d’incendiaires. Souvent au cours d’ivresses plus ou moins pathologiques que ces
sujets mettent le feu ou obéissent tout à la fois à un aveuglement ou à une
vengeance.
Traitement :
La pyromanie peut avoir des conséquences
dramatiques autant pour la personne souffrante comme pour son entourage. Le
traitement de la pyromanie peut combiner la médication et les thérapies
comportementales et cognitives.
Origine des feux de forêts en France (de 1973 à 1990). |
Nombre
total de feux :
53 643 dont enquêtes 30 484. Causes
inconnues 20 830, connues 13 651. Accidentelles
2 808 dont : foudre 735, lignes EDF 515, chemin de fer 201, échappement de
véhicule 130, dépôts d'ordures autorisés 648, clandestins 165, autres
installations 130, reprises d'incendie 284. Malveillance
2 399. Imprudences 7 401 dont : travaux en forêt 2 377, agricoles 2 888, jeux d'enfants 575, emploi d'un réchaud 52, feux de bois en forêt (loisirs) 163, jets de mégots d'un véhicule 311, fumeurs à pied 308, autres 727. |
Causes des feux : Non déterminée : 55 % (concerne 33 % de la surface parcourue). Naturelle : 2,3 % (2 % de la surface brûlée). Malveillance : 5,9 % (10 % des surfaces). Accidentelle : 36 % (55 % de la surface brûlée ; en % : feux, travaux
agricoles 25, incinération travaux forêt 22, train et véhicule routier 16,
activité de loisir 5, distribution électrique 5, dépôt d'ordures 5, reprise
de feux 2, autres 20). |
Moyenne décennale 1985-1994. Causes
(en 1997, en %) : naturelle 3, accidentelle 8, malveillance 36 (dont conflit
14, intérêt 13, pyromanie 71),
involontaire 39 (dont travaux 74). Référence :
Origine des feux en France. www.quid.fr |
Ruby Villar-Documet
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