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Atelier de remédiation cognitive

Caroline FIACRE
Atelier : « Maîtrise d’un pré-requis : L’Espace »


Devant les difficultés importantes de Younes (élève de Grande Section de maternelle) dans les domaines de la langue et de la structuration spatio-temporelle (compréhension de consignes notamment), j’ai élaboré une action centrée sur la connaissance et la maîtrise des concepts de base en laissant une large place au langage et à la symbolisation (trace écrite).



I. Origine de l’intervention

I.1 Place du projet dans le plan de travail intégratif personnalisé

Suite à l’équipe éducative (6 Décembre 2004), il a été soulevé par l’enseignante, l’orthophoniste et l’équipe pluridisciplinaire du SESSAD, la difficulté que rencontre Younes dans les apprentissages scolaires. Ses difficultés sont en lien avec l’acquisition des concepts de base, pré-requis à l’acquisition de la lecture, de l’écriture. Ces difficultés le bloquent dans l’acquisition et la maîtrise de nouvelles connaissances et risquent de nuirent à son passage en Cours Préparatoire. Il est alors proposé, par l’équipe du SESSAD, la mise en place d’un atelier psychopédagogique ayant pour objectifs le travail de ces concepts de base. Les parents de Younes adhérent à cette proposition et la soutiennent.

I.2. Observations initiales

Des séances d’observation en classe m’ont permis de prendre la mesure à la fois des procédures utilisées par l’enseignante pour abordées ce concept mais également des difficultés de conceptualisation que rencontrent certains enfants du groupe classe. Au sein de cette classe, l’enseignante aborde les notions spatiales, comme temporelles, à l’aide de fichiers papier. Elle extrait certaines fiches quelques trouve être pertinentes dans la progression de l’acquisition de la notion. Ces fiches sont travaillées en séances collectives et individuelle. La notion est d’abord explicitée à l’aide de symboles. Elle est exemplifiée par l’enseignante. Puis, chaque enfant doit répondre à la question qui lui est posée de manière individuelle, sur la fiche. Enfin, l’enseignante reprend de manière collective les différentes réponses formulées par le groupe classe et amène les enfants à verbaliser leur résonnement et à trouver la réponse correcte.

Ce type d’apprentissage reste centrée sur une dimension horizontale et sur un format papier-crayon qui ne passe pas par le vécu du corps dans l’espace en trois dimensions. Certes, cela ne pose aucune difficultés pour les enfants ayant déjà avancé dans la progression de la conceptualisation de la notion travaillée. Toutefois, certains enfants ne parviennent à accéder à la maîtrise de la notion qui reste à leurs yeux trop abstraite. Comment concevoir ce qui est « au dessus » sur un format 2D alors que le terme même de « dessus » appelle un format 3D ?

I.3. Evaluation

Pour cerner au mieux les difficultés, j’ai décidé d’utiliser le test des concepts de base de Boehm. Ce test permet de manière précise de cibler les manques autour de 50 concepts. Les 50 concepts évalués touchent des domaines variés comme l’espace, le temps, la quantité…

Après l’évaluation, les concepts échoués et dont la maîtrise n’est pas efficiente sont répertoriés et feront l’objet de ce travail autour des concepts de base.

Le test de Concepts de Bases de BOEHM mesure chez les enfants, la maîtrise des concepts nécessaires à la réussite au cours des premières années d’école. On considère à tort que tous les enfants possèdent ces connaissances dès le début de leur scolarité. Or le développement cognitif des enfants fluctue en fonction de leur milieu de vie différent. Grâce à ce test, il est possible de remédier à ces carences initiales d’apprentissage préscolaires.
  Le but de ce test est d’identifier:

  • chacun des enfants qui, d’une façon générale, maîtrise mal les concepts et, de ce fait, peut requérir une attention particulière,

  • chacun des concepts qui ne sont pas familiers à la majorité des enfants d’une classe.

L’objectif étant de donner du sens au concept, et pour ce faire, j’ai élaboré des fiches pédagogiques concernant chaque notion étudiée.

De manière plus fine, on s’aperçoit (observation pendant la passation et après) de plusieurs points qui achoppent :

  1. - structuration de l’espace (notamment de travail)

  2. - utilisation des connaissances de base (stock lexical) pour se situer dans l’espace

  3. - l’agir par rapport à une consigne simple

  4. - mettre en mots une situation personnelle

J’ai donc voulu créer un outil de remédiation qui se situerait dans le cadre des apprentissages mais qui donnerait une grande part à l’élève acteur, constructeur de son savoir.



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