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VANSOETERSTEDE Aline

(157143)





Mini Mémoire


La Représentation de la Mort chez l’Adolescent Suicidaire





LC 82 : Suivi de Travail d’Etude en Psychologie Clinique

Année Universitaire 2003/2004



Sommaire







I – Champ d’étude p. 3


II – Présentation des articles


Suicidal, agressive, and normal children’s perception of personal and

impersonal death” p. 4

Orbach, Glaubman

“Fears of death in suicidal and nonsuicidal adolescents” p. 6

Orbach, Kedem, Gorchover, Apter, Tyano

“Death concepts in suicidal adolescents” p. 7

Gothelf, Apter, Brand-Gothelf, Offer, Ofek, Tyano, Pfeffer

III – Analyse


1 – Tableau Récapitulatif p. 10

2 – Objectifs p. 10

3 – Méthodologies p. 11

4 – Echantillon p. 11

5 – Résultats et interprétations des auteurs p. 12


IV – Projet p. 13


V – Bibliographie p. 15


VI – Annexes


1 – “Suicidal, agressive, and normal children’s perception of personal

and impersonal death”

Orbach, Glaubman

2 – “Fears of death in suicidal and nonsuicidal adolescents”

Orbach, Kedem, Gorchover, Apter, Tyano

3 – “Death concepts in suicidal adolescents”

Gothelf, Apter, Brand-Gothelf, Offer, Ofek, Tyano, PfefferI – Champ d’étude


Statistiques


Dans tous les pays industrialisés, le problème du suicide des jeunes ne fait que s’accentuer depuis la seconde moitié du 20ème siècle. En France comme dans la plupart des pays occidentaux, le suicide est devenu la deuxième cause de mortalité chez les adolescents de 15 à 24 ans après les accidents de la route. Les tentatives de suicide chez les jeunes représentent environ un tiers des tentatives recensées. Et si le taux de mortalité global chez les jeunes a tendance à diminuer légèrement depuis le début des années 1980, il baisse de manière nettement moins marquée pour la mortalité par suicide. On recense moins de 1000 décès par an (plus de 600 décès en 1999 dont les trois quart masculins) alors qu’on compte environ un décès pour 80 tentatives. Selon une étude de l’INSERM en 1997, 8% des filles et 5% des garçons font une tentative de suicide à l’adolescence. Le suicide chez les jeunes n’est donc pas un phénomène isolé mais un véritable phénomène de société dont les acteurs sociaux doivent s’inquiéter.


L’adolescence et la mort


Il est fréquent et normal pour un adolescent de penser à la mort. On voit souvent les adolescents développer des goûts particuliers pour des groupes de rock qui véhiculent des imageries macabres, aller se promener dans des cimetières, être attirés par les mises en scènes mortuaires ou les symboles de mort. Ces pensées et ces agissements sont normaux et même constructifs car ils permettent une élaboration psychique et symbolique de la mort.


Mais quand un adolescent tente de se tuer, il n’est plus dans la pensée, il n’est plus dans l’élaboration symbolique, il est dans le passage à l’acte. Et là où il y a passage à l’acte, c’est qu’il n’y a plus de possibilité de penser. L’adolescent n’est pas à ce moment-là dans un questionnement philosophique, les raisons de son désir de mourir ne sont souvent même plus identifiables.


Recherches et facteurs de risques


Les études épidémiologiques sont très nombreuses sur le suicide des jeunes. La société française a depuis quelques temps déjà pris conscience de la gravité du phénomène. Les recherches effectuées dans ce domaine ont eu principalement pour but d’identifier des facteurs de risque et de tenter de décrire une population spécifique, avec comme objectifs le repérage de sujets à risque, la prévention et le traitement.


Il n’existe pas de profil type de l’adolescent suicidant. La plupart des adolescents qui font des tentatives de suicide ne présentent aucune pathologie mentale hormis des symptômes dépressifs (85%) à divers degrés. Les causes du comportement suicidaire sont donc à définir au cas par cas.

De nombreux facteurs de risque ont été mis en évidence mais ils sont loin d’être spécifiques. On peut citer parmi ceux-ci :


  • les perturbations dans le milieu familial (divorce, décès, addiction d’un parent)

  • les problèmes comportementaux (absentéisme, violences subies, fugues, addictions...)

  • les troubles somatiques (troubles du sommeil, douleurs somatiques...)

  • les troubles psychiques (anxiété, dépression, personnalité antisociale).


Le suicide chez les adolescents est spécifique et se distingue nettement du suicide de l’adulte. Un adolescent qui tente de se donner la mort ne veut pas réellement mourir mais généralement mettre fin à une souffrance qui est devenue insupportable à ses yeux. L’adolescent cherche à échapper à sa souffrance, à disparaître, s’endormir... pour vivre une autre vie, renaître.



On voit bien que la mort est un sujet, sinon de préoccupation, du moins de réflexion et d’interrogation, prépondérant à l’adolescence. Pourtant, très peu de recherches ont été publiées sur la relation entre représentation de la mort et passage à l’acte suicidaire, il y a lieu de s’en étonner. Ne peut-on pas penser que les recherches sur ce thème pourraient nous permettre de recueillir des informations utiles pour la prévention et la détection des sujets à risque ?


Nous allons présenter ici trois recherches des principaux auteurs ayant travaillé sur la représentation de la mort et le suicide à l’adolescence : Pfeffer, Orbach, Glaubman. Tous ces articles ont été publiés en anglais. Afin d’avoir une vision assez large de la recherche dans ce domaine nous avons choisi d’étudier trois articles portant sur deux populations différentes (enfants et adolescents) et publiés à deux époques différentes (années 70 et années 90).



II - Présentation des recherches



1er Article


« Suicidal, agressive, and normal children’s perception of personal and impersonal death »

Israel Orbach and Hanayah Glaubman (1978)


Contexte


L’existence de comportements suicidaires chez l’enfant a été montrée au début des années 1970 et les explications apportées à ce phénomène ont été les mêmes que pour le suicide adulte. Mais Orbach et Glaubman (1977) ont suggéré que les conduites suicidaires des enfants pourraient être en partie attribuées à leur représentation de la mort. En effet, ce n’est qu’entre 10 et 12 ans que les enfants terminent d’élaborer une représentation mature de la mort. Une représentation de la mort, non mature, pourrait donc avoir un rôle de facilitation du comportement suicidaire.

La représentation de la mort a plusieurs facettes. On distingue les croyances sur sa propre mort de celles concernant la mort d’autrui. Ces deux croyances peuvent avoir des contenus différents voire contradictoires.

Les auteurs avancent deux hypothèses possibles à la distorsion de la représentation de la mort chez l’enfant :

  • L’idéation suicidaire serait une menace pour l’enfant qui provoquerait de l’angoisse. Pour s’en défendre, l’enfant modifierait sa représentation dans une direction plus optimiste (la mort devient un état de satisfaction des besoins, l’état de mort possède des propriétés de vie etc.)

  • Une représentation de la mort éloignée de la réalité serait le reflet d’une mauvaise interprétation des faits et des expériences due au niveau de développement de l’enfant.


Objectif et Hypothèses


L’objectif de l’étude était de tester l’hypothèse selon laquelle le comportement suicidaire des enfants serait lié à leur représentation de la mort. Ainsi, les auteurs s’attendaient à trouver chez les enfants suicidaires, une représentation significativement différente de celles des enfants non suicidaires. Les premiers seraient moins réalistes sur l’irréversibilité de la mort, croiraient plus souvent à la vie après la mort, et auraient plus tendance à attribuer les causes de la mort à de l’autodestruction.

Un objectif secondaire était de chercher si les distorsions de la représentation de la mort sont dues à des troubles du fonctionnement cognitif ou à des mécanismes de défense (contre les idées de mort). Dans le cas où elle serait due à des troubles cognitifs, les auteurs s’attendaient à ne trouver aucune différence dans la représentation de la mort des enfants suicidaires, agressifs ou normaux. Si la distorsion de la représentation était due à un mécanisme de défense, ils s’attendaient à trouver plus de représentations non réalistes chez les enfants suicidaires (en particulier pour la mort propre), indépendamment du QI des enfants.


Méthode


Echantillon

Les auteurs ont testé leurs hypothèses sur un échantillon de 21 enfants dont : 7 enfants suicidaires (tentatives de suicides ou menaces de suicide), 7 enfants agressifs et 7 enfants normaux. Ces enfants ont été choisis dans des écoles israéliennes de la même région et de niveau socio-économique faible. (Age : 10 à 12 ans, 13 garçons et 8 filles).


Matériel

L’évaluation s’est faite au moyen de tests et de questionnaires réalisés en entretiens individuels :

- Une version modifiée du questionnaire sur la mort utilisé par Koocher (1974) : questions sur les causes de la mort, ce qui se passe après la mort et l’irréversibilité de la mort, posées à propos de sa propre mort et de la mort d’autrui

- Une évaluation du QI par le WISC, comme indicateur du fonctionnement cognitif

- Un questionnaire évaluant le concept de vie (Safier, 1964), pour créer une ambiance non menaçante


Passation

En entretiens individuels étaient administrés le sub-test des similarités du WISC, le questionnaire sur la représentation de la vie et le questionnaire sur la représentation de la mort (questions basées sur des travaux de Koocher en 1974, sur sa propre mort et la mort d’autrui). Les réponses recueillies au dernier questionnaire étaient classées en plusieurs catégories indépendantes :

Causes de la mort : Naturelle, brutale, auto-destruction

Après la mort : Enterrement, fin des activités, détérioration du corps, continuation des activités de vie, référence aux réactions des autres, autre

Peut-on revivre après la mort : impossible, sous une autre forme, autre

Le questionnaire sur la représentation de la vie était utilisé pour créer une atmosphère non menaçante pour les enfants. Après l’entretien on veillait à demander aux enfants leurs impressions, aucune réaction négative n’a été observée.


Résultats


Les principaux résultats ont montré que le groupe d’enfants agressifs avait plus souvent tendance à attribuer la mort à des causes brutales que le groupe suicidaire, lui-même donnant plus souvent ce type d’attribution que le groupe normal. Le groupe suicidaire lui, citait plus souvent le suicide et l’autodestruction. Quant au groupe normal, il attribuait plus souvent la mort au grand âge et à la maladie.

De plus, le groupe suicidaire attribuait des propriétés de vie à l’état de mort dans des proportions plus importantes que les autres groupes (ce résultat était significatif pour les questions portant sur leur propre mort mais pas sur la mort d’autrui). Les enfants suicidaires, à propos de leur propre mort, montraient une croyance dans le retour à la vie après la mort plus importante que les deux autres groupes.


(Les interprétations données par les différents auteurs à leurs résultats sont présentés dans la partie Analyse.)



2ème Article


« Death Concepts in Suicidal Adolescents »

Doron Gothelf, Alan Apter, Ayelet Brand-Gothelf, Noa Offer, Hadas Ofek, Sam Tyano and Cynthia R. Pfeffer (1997)


Contexte


Beaucoup de recherches ont été effectuées sur le développement de la représentation de la mort chez les enfants et on peut conclure de ces études que dès 7 ans, la mort est perçue comme irréversible, inévitable et universelle. Les études cherchant un lien entre cette représentation et le niveau intellectuel des sujets ont obtenu des résultats mitigés.

Le comportement suicidaire des adolescents reflète un souhait de disparaître temporairement et il a été montré que les représentations de la mort des adolescents pouvaient varier de manière importante dans leur maturité d’un individu à l’autre. Il a donc paru étonnant aux auteurs que l’influence de ces représentations sur le comportement suicidaire n’ait pas été investiguée. Cette influence a par ailleurs été mise en évidence chez les enfants. Une étude de Pfeffer (1986) suggère que chez les enfants, l’état émotionnel peut avoir une influence sur la perception de la mort.


Objectif


L’objectif de la recherche était d’étudier la relation entre les composantes du concept de mort (identifiées par d’autres auteurs : préoccupation par la mort, évaluation de la mort comme un état plaisant et perception de l’irréversibilité de la mort) et le comportement suicidaire des adolescents. Les auteurs supposaient également que la relation entre représentation de la mort et potentiel suicidaire serait influencée par des facteurs émotionnels.


Hypothèses


Les hypothèses étaient opérationnalisées ainsi :

- L’évaluation de la représentation de la mort peut permettre de différencier les groupes de patients suicidaires des non suicidaires (les adolescents suicidaires seraient plus préoccupés par la mort et l’évalueraient comme plus plaisante et réversible).

- Les composantes de la représentation seraient différentes entre les adolescents suicidaires hospitalisés et les adolescents admis aux urgences pour tentative de suicide.

  • La relation entre la représentation de la mort et le potentiel suicidaire serait influencée par des facteurs affectifs. Quand le comportement suicidaire est accompagné de dépression, d’anxiété ou d’agressivité, les trois composantes de la représentation évaluées dans l’étude seraient plus altérées.







Méthode


Echantillon


L’échantillon était composé de 51 patients suicidaires (hospitalisés), 102 patients non suicidaires (hospitalisés dans la même unité pour d’autres raisons), 36 sujets des urgences (accueillis pour TS) et 81 sujets contrôles (lycéens). Tous les sujets étaient des juifs d’Israël. L’âge des sujets n’était pas présenté dans l’article.


Matériel

L’évaluation était faite par le biais de tests :

- La Pfeffer’s Child Suicide Potential Scale (1986)

- Un Test de QI (WISC-R)

- Une Evaluation des émotions (dépression : Beck Depression Inventory, Beck et al., 1988 et anxiété : State-Trait Anxiety Inventory, Spielberg et al., 1970)

- Diagnostics psychiatriques effectués en fonction des critères du DSM-IV


Passation

Les patients hospitalisés étaient interrogés deux semaines après leur admission et diagnostiqués sur les critères du DSM-IV. Les scores à l’échelle CSPS (exploration en entretien semi-directif des émotions du sujet, comportements, histoire familiale, fonctionnement du sujet, représentation de la mort) étaient attribués sur la base d’informations recueillies auprès des adolescents (en entretien), de leurs parents (entretien quelques jour après leur enfant) et des dossiers médicaux.

La même procédure était utilisée avec les adolescents suicidants accueillis aux urgences (mais le jour de leur TS).

Les sujets du groupe contrôle (sans pathologie) étaient recrutés grâce aux listes électorales. Aucune sélection n’a été faite sur la base de diagnostics psychiatriques afin d’éviter le biais de groupe « supernormal ».


Résultats


Les résultats ont montré qu’il n’y avait pas d’influence du niveau de QI, du sexe ou du type de psychopathologie sur aucune des trois composantes du concept et qu’il n’y avait pas de différence entre les groupes sur la perception de l’irréversibilité de la mort.

Le groupe suicidaire a montré une perception de la mort comme plus plaisante et une plus grande préoccupation par la mort que le groupe non suicidaire. Mais le groupe des urgences était significativement moins préoccupé par la mort que les trois autres groupes.

Une corrélation a été observée entre la suicidalité et l’évaluation de la mort comme un état plaisant. Aucune corrélation n’a été trouvée avec la préoccupation par la mort (la corrélation devient significative quand on contrôle les facteurs émotionnels : dépression, anxiété, agressivité).



3ème Article


« Fears of Death in Suicidal and Nonsuicidal Adolescents »

Israel Orbach, Peri Kedem, Orna Gorchover, Alan Apter, and Sam Tyano (1993)


Contexte


Il a été montré que les enfants suicidaires avaient moins peur de la mort que les enfants « normaux ». Cette observation a été interprétée par Orbach et Glaubman (1979) comme un mécanisme de défense contre l’angoisse qui augmente face à des pulsions de suicide. Il a été également montré que les adolescents normaux avaient plus peur de la mort que les enfants normaux. Les adolescents, face à leur angoisse de la mort, adoptent deux attitudes : soit un mélange de déni et de défense contre-phobique, soit une idéalisation de la mort. Pour les auteurs, on peut se demander quelle relation entretiennent les adolescents avec la mort quand ils ont des idées ou des pulsions de mort ou quand ils planifient leur suicide.

La peur de la mort est un phénomène complexe. Florian (1983) a mis au point un modèle multifactoriel de la représentation de la mort et élaboré un outil pour la mesurer. Ce modèle décrit six types de peur : peur de la perte et de l’annihilation de soi, peur de la perte de l’accomplissement personnel, peur de la perte de l’identité sociale, peur des conséquences pour la famille, peur de l’inconnu, peur de la punition dans l’au-delà. Ce modèle permet une approche plus qualitative du phénomène.

Objectif


Le but de l’étude était d’utiliser le modèle multifactoriel de Florian (1983), qui décompose la peur de la mort en six éléments distincts, pour mettre en lumière des différences qualitatives dans la peur de la mort entre les adolescents suicidaires et non suicidaires. Mais les chercheurs n’ont émis aucune hypothèse particulière.


Méthode


Echantillon

L’échantillon était composé d’un groupe suicidaire  (24 patients hospitalisés en psychiatrie avec des antécédents de tentatives de suicide), d’un groupe psychiatrique (20 adolescents sans antécédent suicidaire) et d’un groupe contrôle (27 adolescents du lycée de Tel Aviv). L’âge des sujets allait de 15 à 17 ans.


Matériel

Les mesures étaient effectuées à l’aide de tests :

- La Fear of Personal Death Scale (Florian et Kravetz, 1983), utilisée pour 5 types de peur (a- Peur de la perte de la réalisation personnelle; b- Peur de l’annihilation; c- Peur la perte de l’identité sociale ; d- Peur des conséquences pour la famille; e- Peur mystique de l’inconnu)

- L’Israeli Index of Potential Suicide (IIPS, Bar-Joseph et Tzuriel, 1985)


Passation

Les sujets ont d’abord été sélectionné sur la base de leurs dossiers médicaux. Seuls les sujets ayant fait les tentatives les plus « sérieuses » ont été retenus. Le groupe psychiatrique était apparié avec le groupe suicidaire pour le sexe, l’âge et le diagnostic. Les sujets normaux ont été choisis sur la base d’entrevues avec leurs professeurs.

Pour les groupes suicidaire et psychiatrique, un questionnaire d’informations générales était rempli par les sujets en petits groupes (3 à 4), puis la Fear of Personal Death Scale et l’IIPS étaient passé dans un ordre aléatoire. Pour le groupe normal les mesures étaient faites en classe. La passation durait environ 30 minutes. L’étude était présentée comme une recherche sur le ressenti des adolescents à propos de la mort.












Résultats


Les résultats étant très denses et difficiles à synthétiser, nous allons présenter les cinq composantes évaluées afin de pouvoir les citer par des abréviations (la dernière composante du modèle de Florian n’a pas été retenue car dépendant trop des croyances religieuses des sujets) :

A – Peur de la perte de l’accomplissement personnel

B – Peur de l’annihilation

C – Peur de la perte de l’identité sociale

D – Peur des conséquences pour la famille

E – Peur de l’inconnu



Graphique I : Distribution des cinq types de peur évalués dans les trois groupes


A

Perte de l’accomplissement personnel

B

Propre annihilation

C

Perte de l’identité sociale

D Conséquences sur la famille

E

Peur de l’inconnu


Peur de la mort

Le groupe suicidaire montrait moins de peur que le groupe psychiatrique pour les facteurs A, B et E et moins que le groupe contrôle pour les facteurs A et E. Bien que globalement le groupe psychiatrique montrait plus de peur de la mort que le groupe contrôle, le profil entre les deux groupes était similaire et aucune différence significative n’a été trouvée. Le profil du groupe suicidaire était par contre significativement différent de celui du groupe contrôle. L’intensité de la peur dans le groupe contrôle était différente selon les cinq composantes contrairement au groupe suicidaire qui montrait un niveau semblable de peur pour les cinq facteurs.


Relation entre peur de la mort et comportement suicidaire

Une corrélation négative a été trouvée dans le groupe suicidaire entre la peur de la mort (globale) et le potentiel suicidaire (corrélation négative entre les facteurs A, B et E et le potentiel suicidaire). Plus le potentiel suicidaire était grand, moins la peur de la mort était importante. Mais aucune corrélation n’a été trouvée pour le groupe psychiatrique sauf pour la peur de la perte de l’accomplissement personnel (corrélation négative).

Le groupe contrôle a montré un pattern contrasté. Globalement, la corrélation était positive entre peur de la mort et potentiel suicidaire. Donc plus le potentiel suicidaire était important, plus la peur de la mort augmentait.



III – Analyse


Tableau I : Récapitulatif des différentes recherches étudiées


Article 1

Article 2

Article 3

Objectif

Déterminer l’existence ou non d’un lien entre représentation de la mort et tendance suicidaire chez l’enfant

Explorer les relations entre les composantes de la représentation de la mort et le comportement suicidaire

Utilisation du modèle de Florian pour étudier les différences dans les représentations d’ados suicidaires ou non suicidaires

Hyp 1

Le comportement suicidaire des enfants est lié à leur représentation de la mort

La représentation de la mort est différente chez les ados suicidaires ou non suicidaires


Hyp 2

La distorsion de la représentation est-elle due à un dysfonctionnement cognitif ou à un mécanisme de défense ?

Les composantes de la représentation sont différentes entre ados hospitalisés pour TS et ados admis aux urgences après TS


Hyp 3


La relation entre la représentation et la suicidalité est influencée par des facteurs émotionnels


Echantillon

7 enfants suicidaires

7 enfants agressifs

7 enfants normaux

51 patients suicidaires

36 sujets des urgences (admis pour TS)

102 patients psy

81 sujets normaux

24 patients suicidaires

20 patients psy

27 sujets normaux

Matériel

Questionnaire sur la mort

Test de QI

Questionnaire sur la vie

Echelle de potentiel suicidaire

Test de QI

Evaluation des émotions (échelles)

Diagnostics DSM-IV

Echelle de peur de la mort

Echelle de potentiel suicidaire

Passation

Entretiens individuels

Entretiens individuels (ados et parents) + recherche dans les dossiers


Hyp confirmées

Hyp 1 et 2

Hyp 1, 2, Hyp 3 partiellement

Pas d’Hyp



1 – Objectifs


Les différents auteurs présentés ici se sont tous focalisés sur des aspects différents de la représentation de la mort chez les jeunes suicidaires. La première recherche de 1978 cherchait à mettre en évidence une relation entre représentation de la mort et suicide chez l’enfant. Elle tentait également de comprendre pourquoi de telles différences étaient observées dans les représentations des enfants normaux et suicidaires (il faut noter qu’à cette époque l’existence de comportements suicidaires et de dépression chez l’enfant venait à peine d’être reconnue).

La seconde recherche effectuée 20 ans plus tard était plus ciblée et recherchait une différence entre adolescents suicidaires et normaux au niveau des trois composantes de la représentation de la mort. Elle cherchait également à mettre en évidence l’influence de facteurs émotionnels sur cette représentation. Son but était de montrer et de comprendre les fluctuations dans la représentation de la mort à l’adolescence.

Les deux premiers articles ont également cherché à mettre l’existence ou non d’un lien entre le niveau de QI et la représentation.

La dernière étude était la plus pointue. Son objectif était d’étudier un élément spécifique de la représentation : la peur. Mais de manière qualitative, en distinguant cinq aspects de la peur de la mort afin de tenter de dessiner un profil spécifique de l’adolescent suicidaire.

Les études présentées ici ont été choisies pour leur focalisation sur des aspects de plus en plus précis de la représentation de la mort. Elles conservent le même objectif général : identifier des spécificités de l’enfant ou de l’adolescent suicidaire dans son rapport à la mort. Le but étant d’apporter des pistes supplémentaires pour la prise en charge, la prévention et la détection des sujets à risque.


2 – Méthodologies


On peut constater que les méthodologies étaient assez similaires, en tout cas au niveau des mesures. Les chercheurs ont tous utilisé des tests passés soit en entretien individuel soit en papier-crayon par petits groupes. Les groupes de sujets étaient assez similaires également pour les deux dernières études, avec la recherche de différences entre groupes suicidaires, psychopathologiques et normaux. La première recherche de Glaubman et Orbach, utilisait des groupes restreints mais ceci s’explique par la rareté des comportements suicidaires chez l’enfant. Les autres études utilisaient des groupes de sujets relativement vastes, qui permettent une meilleure fiabilité des résultats.


3 – Echantillons


Comme il a été dit, la première étude a utilisé de très petits groupes pour des raisons pratiques. Ici, les groupes comparés étaient des sujets suicidaires, des sujets agressifs et des sujets normaux. Le choix de la comparaison à un groupe d’enfants agressifs permet d’avoir un double contrôle pour une meilleure fiabilité des résultats.

Dans la seconde recherche, les groupes comparés étaient nombreux (quatre groupes indépendants) et permettaient une analyse fine des différences entre les populations correspondant à la spécificité des hypothèses avancées par les auteurs. Comme pour l’article précédent, un groupe d’adolescents ayant un diagnostic psychiatrique a été utilisé pour permettre une comparaison avec le groupe suicidaire hospitalisé. L’utilisation d’un groupe de sujets admis aux urgences pour TS (tentative de suicide) permet une comparaison entre la représentation de la mort juste après l’événement et sur le long terme.

On peut regretter que l’âge des sujets inclus dans l’expérience ne soit pas mentionné dans l’article.

Enfin, le dernier article présenté utilisait un groupe de patients hospitalisés pour TS, un groupe de patients hospitalisés pour d’autres raisons (sans antécédent de TS) et un groupe contrôle.

La constitution des groupes de sujets est donc assez similaire, dans la démarche, d’une étude à l’autre. On ne s’est pas contenté de comparer un groupe suicidaire à un groupe normal, mais il a toujours été ajouté un groupe présentant des troubles psychopathologiques permettant d’isoler des différences dans le groupe suicidaire ne relevant pas de la psychopathologie. L’isolement de différences chez les sujets suicidaires qui ne sont pas dues à des troubles psychologiques spécifiques est en effet une problématique constante, dans la recherche sur le suicide.


4 – Résultats et interprétations des auteurs


Tous les résultats concordent pour nous permettre d’affirmer que la représentation de la mort diffère chez le sujet suicidaire par rapport au sujet normal. Il a été également montré par deux des études analysées qu’il n’y avait pas d’influence du QI sur la représentation. Une des études a de plus montré une absence d’influence du sexe et du type de psychopathologie.

La première étude montre que les enfants suicidaires ont une représentation de la mort déformée. Ils ont tendance à attribuer la mort à des causes brutales et à l’autodestruction, à attribuer des propriétés de vie à l’état de mort et à croire en un retour à la vie après la mort.

Orbach et Glaubman interprètent cette déformation de la représentation comme un mécanisme de défense contre des idées de mort qui seraient angoissantes. L’enfant se protègerait contre la menace de sa propre mort en envisageant la mort comme une autre forme de vie. Selon leur hypothèse, la distorsion de la représentation serait due soit à un dysfonctionnement cognitif, soit à un mécanisme de défense.

Pour infirmer l’existence d’un dysfonctionnement cognitif, ils utilisent simplement un sub-test du WISC. Or, il n’est pas évident que la réussite à l’épreuve des similarités permette d’écarter tout dysfonctionnement cognitif. La question reste ouverte : la construction de la représentation de la mort est-elle dépendante du QI ?

L’absence de relation entre QI et représentation fait pencher les auteurs en faveur d’un mécanisme de défense. Les auteurs n’envisagent aucune autre explication possible à leur observation. Or, leur interprétation n’est pas forcément évidente. On pourrait penser en effet, qu’un enfant qui aurait une représentation de la mort fragile, due par exemple à des expériences de vie particulières, serait plus susceptible qu’un autre d’adopter des comportements suicidaires.


Contrairement à l’étude d’Orbach et Glaubman effectuée sur des enfants, l’étude de Pfeffer ne montre pas de modification de la représentation de la mort au niveau de la perception de l’irréversibilité. On pourrait penser que cette différence est due à l’âge des sujets étudiés bien que les sujets utilisés par Orbach et Glaubman soient âgés de 10 à 12 ans et qu’ à cet âge, les enfants devraient déjà avoir une représentation mature. Il y a donc lieu de s’interroger sur les causes de cette différence. A ce sujet, on peut noter que Pfeffer (1986) a montré qu’une régression était possible avant l’âge de 12 ans causée par des événements stressants.

Les principales différences observées par Pfeffer entre adolescents suicidaires et non suicidaires se trouvent au niveau de la préoccupation par la mort et de la perception de la mort comme quelque chose de plaisant. Comme les auteurs précédents, elle interprète ce résultat (perception de la mort comme plaisante) comme un mécanisme de défense contre la peur de mourir.

Il est intéressant de noter qu’une nette différence a été observée entre le groupe de patients suicidaires hospitalisés et le groupe des urgences. Le groupe des urgences est en effet, significativement moins préoccupé par la mort que tous les autres groupes étudiés. Cette observation est interprétée par les auteurs comme un effet cathartique de la tentative de suicide chez les adolescents les moins à risque, qui souhaitent simplement disparaître temporairement (les patients hospitalisés étant considérés comme à haut potentiel suicidaire). Chez le groupe d’adolescents suicidaires, la TS, au contraire, nourrirait une préoccupation morbide. Mais cette interprétation reste à tester.

Au niveau de la préoccupation par la mort, le groupe d’adolescents suicidaires ne montrait pas de différence par rapport au groupe normal. Par ailleurs, il n’y avait pas de corrélation entre cette composante et le potentiel suicidaire dans ce groupe quand l’état émotionnel était contrôlé statistiquement. Les auteurs en déduisent que le potentiel suicidaire dans ce groupe est lié à la présence d’affects négatifs.


La troisième étude ne formulait aucune hypothèse explicite. Il en résulte une difficulté à interpréter les résultats obtenus. Pourtant, dans la partie discussion , les auteurs nous font part d’une prédiction non formulée auparavant : la peur de la mort aurait un effet inhibiteur sur le suicide. Les résultats confirment cette prédiction. Mais ils sont à nuancer. Le groupe psychiatrique montrait plus de peur que le groupe suicidaire. Le groupe suicidaire différait du groupe normal sur uniquement deux facteurs.

Les profils de peur étaient différents pour les trois groupes. Le groupe suicidaire montrait peu de différenciation entre les différents types de peur. Cette observation est interprétée comme un manque de différenciation des émotions envers la mort et comme l’adoption par l’adolescent confronté à l’idéation suicidaire, d’une attitude de rigidité et de fermeture pour se protéger de la reconnaissance de la souffrance qu’il éprouve. La conséquence de cette attitude serait la levée de toutes les barrières protégeant contre le passage à l’acte.

Encore une fois, les auteurs présentent ce résultat comme allant dans le sens d’un mécanisme de défense contre la peur de la mort.

Il est intéressant de souligner qu’une la corrélation a été observée entre peur de la mort et potentiel suicidaire. Chez les adolescents normaux, une peur importante était liée à un potentiel suicidaire élevé tandis que dans le groupe suicidaire, un degré élevé de peur était lié à un potentiel suicidaire faible. On pourrait donc penser que la peur joue un rôle inhibiteur chez les sujets normaux, tandis que chez les sujets suicidaires, la faiblesse de la peur jouerait un rôle de facilitateur du passage à l’acte.

Il existerait donc une rupture entre l’état normal et l’état suicidaire.

Les différentes études présentées ici montrent toutes une différence dans la représentation de la mort entre sujets normaux, sujets psychiatriques et sujets suicidaires. On peut donc affirmer que les différences observées dans la représentation ne sont pas dues à une quelconque psychopathologie. On a vu également que les différences n’étaient pas dues au sexe ou au niveau intellectuel. Tous les auteurs semblent conclure en faveur de l’existence d’un mécanisme de défense chez l’adolescent suicidaire qui le protègerait de l’angoisse provoquée par ses idées de mort pour expliquer les différences observées.

Mais il semble qu’aucun résultat ne permette d’infirmer une autre hypothèse possible : celle d’une construction plus fragile de la représentation de la mort empêchant le sujet de combattre la pulsion de passage à l’acte. La dernière étude montre en effet l’existence d’une rupture entre sujet normal et sujet suicidaire. On pourrait donc envisager l’existence d’un facteur « constitutionnel ». Une faiblesse de la représentation pourrait être due, par exemple, à des expériences de vie qualitativement particulières entraînant une certaine vision de la mort.


IV – Projet


Objectifs


Les interprétations avancées dans les études présentées ci-dessus, ne nous paraissent pas totalement satisfaisantes et méritent d’être réexaminées. L’existence d’un mécanisme de défense chez l’adolescent suicidaire expliquant les différences observées dans leur représentation de la mort est plausible mais ne nous parait pas avoir été démontrée.

Ainsi, nous pensons qu’il est possible d’expliquer cette différence par l’histoire personnelle du sujet par rapport à la mort. Le phénomène du suicide des jeunes touche essentiellement les pays occidentaux les plus industrialisés. Or, dans ces pays, la culture a largement évincé de la place publique les questions relatives à la mort. On fait l’apologie de la jeunesse éternelle mais il manque souvent un effort d’élaboration et de ritualisation autour de la mort. Cette constatation nous amène à penser que notre société n’offre pas assez de possibilité de travailler sur la mort, d’élaborer et d’intégrer la mort comme une réalité de la vie.

Aussi, nous pensons qu’une exploration des expériences particulières des adolescents à propos de la mort pourrait nous éclairer sur les raisons de la distorsion de leur représentation.


Hypothèses


Hyp 1 : Les expériences avec la mort influenceraient la représentation de la mort. Une représentation de la mort non réaliste pourrait être due à des expériences engendrant des visions biaisées (en particulier les rituels autours de la mort : aller ou non à un enterrement, voir ou non le mort dans son cercueil, connaître ou non la vérité sur le décès d’un proche par exemple).

Hyp 2 : Certains types d’expériences pourraient jouer le rôle de barrière contre le passage à l’acte suicidaire. Les adolescents ayant eu des expériences particulières (à déterminer selon la première hypothèse) qui auraient engendré une représentation de la mort plus réaliste présenteraient un risque suicidaire moins élevé.


Méthode


Echantillon

Nous pourrions utiliser un groupe de sujets suicidaires choisis dans des structures accueillant des adolescents après une tentative de suicide sur du moyen terme, sans psychopathologie identifiée (sauf dépression ou troubles légers, à définir) et un groupe de sujets n’ayant jamais fait de tentative de suicide choisis dans des lycées et collèges de la même aire géographique (avec le même contrôle sur les troubles psychologiques que dans le groupe suicidaire). L’âge et le sexe seraient appariés à ceux du groupe suicidaire.


Matériel

Il faudrait élaborer un entretien semi-directif permettant de recueillir un nombre important d’information à la fois sur les faits et le ressenti des sujets face à des expériences de mort (mort d’un proche, d’une connaissance, faisant partie ou non de la famille, mort d’inconnus, mort dans les média). L’entretien aborderait l’aspect factuel (les lieux, les évènements, les moments, les paroles de la famille, les explications reçues par l’adolescent) et le ressenti du sujet face à chaque aspect abordé.

Une échelle de potentiel suicidaire pourrait être utilisée. L’échelle de Pfeffer adaptée par exemple. Ou une autre échelle déjà adaptée et validée en France.

Un entretien semi-directif permettrait d’explorer la représentation de la mort. Il pourrait être utilisé un test déjà validé choisi pour l’aspect pertinent des items présentés avec notre recherche.


Passation

Il se peut que l’entretien sur les expériences du sujet interfère avec celui portant sur la représentation de la mort et inversement. Il serait donc plus judicieux de passer les différents tests dans un ordre aléatoire.

Il sera peut-être nécessaire de prévoir une discussion en groupe ou en individuel avec les sujets testés afin de leur permettre d’exprimer leur ressenti face aux entretiens.

Les passations pourraient avoir lieu en entretiens individuels dans le centre ou l’hôpital accueillant les patients, et dans leur établissement scolaire pour les sujets normaux.

La passation de tous les tests en une seule fois, nous paraît un peu pénible pour le sujet, particulièrement pour un sujet suicidaire. Il est en fait assez difficile de déterminer précisément les conditions temporelles de la passation sans avoir testé les épreuves pour en connaître la durée et obtenir le ressenti des sujets.



Une telle recherche pourrait nous informer sur les conséquences du traitement de la mort sur la recrudescence de suicide chez les jeunes dans nos sociétés occidentales. Le phénomène du suicide des jeunes doit en effet être abordé comme un phénomène de société qui prend ses racines dans la société. L’élaboration de la mort semble avoir été évincée du discours social et lui rendre sa place pourrait avoir un effet sur la représentation que les jeunes se construisent de la mort et peut-être les protéger contre des passages à l’acte mortels.


V – Bibliographie





Gothelf, D., Apter, A., Brand-Gothelf, A., Offer, N., Ofek, H., Tyano, S., Pfeffer, C. « Death Concepts in Suicidal Adolescents », Journal of the Amercian Academy of Child and Adolescent Psychiatry, 37:12, December 1998.


Pommereau, X. L’adolescent suicidaire. Ed. Dunod, Paris. 1996


Péquignot, F., Jougla, A., Le Toullec, A., Bovet, M., « Mortalité par suicide chez les jeunes en France en 1997 et évolution depuis 1980 », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, février, 2000, No. 9


Pequignot, F., Suicide, cadrage statistique et qualité des données, sixième séance du séminaire « Santé, inégalités, ruptures sociales » de l’unité 444 de l’INSERM, 22 mai 2003


Orbach, I., Glaubman, H., « Suicidal, agressive, and normal children’s perception of personal and impersonal death », Journal of Clinical Psychology, Octobre, 1978, Vol.34, No. 4.


Orbach, I., Kedem, P., Gorchover, O., Apter, A., Tyano, S., « Fears of Death in Suicidal and Nonsuicidal Adolescents », Journal of Abnormal Psychology, 1993, Vol. 102, No. 4, 553-558




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