Université Paul Valéry – Montpellier III

UFR V



Département de Psychologie

EA 1977 - Laboratoire développement cognitif normal et troublé



Anxiété sociale et Solitude à l’Adolescence



Par

Mme Marion Brandwijk-Debenay


Mémoire présenté en vue de l’obtention

du Diplôme d’Etudes Approfondies en Psychologie


Acquisition et Gestion des Connaissances



Sous la direction de René PRY



Juin, 2003

Résumé



La difficulté à résoudre les conflits entre pairs à l’adolescence, pourrait être lié à un sentiment de solitude, associé à de l’anxiété sociale, et ceci chez les filles comme chez les garçons. L’articulation entre anxiété sociale et solitude, relativement peu étudiée, est reprise dans la présente étude, sur un échantillon d’adolescents français.

277 adolescents, de 11 ans à 16 ans, ont répondu à une échelle d’anxiété sociale, la Social Anxiety Scale for Adolescents (SAS-A) et une échelle de solitude, la Louvain Loneliness scale for Children and Adolescents (LLCA). Cette dernière mesure non seulement les sentiments de solitude par rapport aux pairs et par rapport à la famille mais aussi les attitudes par rapport à la solitude, positive ou négative.

Dans un premier temps, les aspects développementaux et les différences inter-sexes de l’anxiété sociale et de la solitude pendant l’adolescence ont été examinés. Dans un second temps le lien pouvant exister entre anxiété sociale et solitude a été analysé. Enfin, la notion d’attitude par rapport à la solitude apporte ici un nouvel élément intéressant : la solitude peut être effectivement caractérisée comme une réponse à une insuffisance subjective de relations sociales mais elle peut aussi se définir comme une stratégie adaptative employée par l’adolescent pour « grandir » et se socialiser.




Summary



The failure to resolve peer conflicts in adolescence could be associated with feeling of loneliness and social anxiety for boys and girls respectively. The articulation between loneliness and social anxiety, little studied, is recovered in the present studie with a french sample of adolescents.

277 adolescents, between 11 and 16 years old have answered a social anxiety scale, the Social Anxiety Scale for Adolescents (SAS-A) and a loneliness scale, the Louvain scale for Children and Adolescents (LLCA). This last scale measure not only the feeling of loneliness with peers and parents, but positive and negative attitudes toward loneliness too.

In a first time, age and sex differences of social anxiety and loneliness have been examined. In a second time, link between social anxiety and loneliness has been analysed. Finally, attitude toward loneliness bring here a deciding factor : loneliness can be characterized as a response to a subjective deficiency of social relationships, well, it can be definite too as an adaptative strategy employed by adolescent to « grow » and to socialize himself.

TABLE DES MATIERES


1.Résumé 1

2.Liste des Tableaux 3

3.Introduction 1

4.Notions clefs 3

4.1.Compétence ou Habileté sociale 3

4.2.Anxiété sociale 4

4.3.Solitude 5

5.Objectifs de la recherche 7

6.Méthodologie 8

6.1.Population 8

6.2.Procédure 8

6.3.Outils de mesure 9

6.3.1.Echelle d’anxiété sociale 9

6.3.2.Echelle de solitude 10

6.4.Analyses statistiques 10

6.4.1.Analyse factorielle de la SAS-A 10

6.4.2.Analyses de variance 11

7.Résultats 12

7.1.Sentiment de solitude 12

8.CSP2 : « Cadres supérieurs, Professions intermédiaires ». 13

9.Attitude par rapport à la solitude 14

9.1.Anxiété sociale 15

9.2.Anxiété sociale et solitude 16

10.Interprétation/Discussion 18

10.1.Structure factorielle de l’échelle d’anxiété sociale 18

10.2.Solitude 19

10.2.1.Sentiment de solitude 19

10.2.2.Attitude par rapport à la solitude 20

10.3.Anxiété sociale 21

10.4.Anxiété sociale et solitude 21

11.Conclusion 22

12.Références 24

13.ANNEXES 27

18.Remerciements 36

Liste des Tableaux


Tableau I

Moyennes et écart-types des niveaux de solitude en fonction de l’âge .………………………………………………………………



p. 12

Tableau II

Comparaison des moyennes des différents groupes d’âge pour L-PART…………..……………………………………………….



p. 13

Tableau III

Moyennes et écart-types des niveaux de solitude en fonction du sexe………………………………………………………………...



p. 13

Tableau IV

Moyennes et écart-types des niveaux de solitude en fonction de la catégorie socioprofessionnelle des parents………………………..



p. 13

Tableau V

Moyennes et écart-types des attitudes par rapport à la solitude en fonction de l’âge…………………………………………………...



p. 14

Tableau VI

Comparaison des moyennes des différents groupes d’âge pour A-POS ……….……………………………………………………..



p.14

Tableau VII

Moyennes et écart-types des attitudes par rapport à la solitude en fonction du sexe…………………………………………………...



p.15

Tableau VIII

Moyennes et écart-types des attitudes par rapport à la solitude en fonction de la catégorie socioprofessionnelle des parents………...



p.15

Tableau IX

Moyennes et écart-types des niveaux d’anxiété sociale en fonction de l’âge…………………………………………………………….



p.15

Tableau X

Moyennes et écart-types des niveaux de solitude et d’anxiété sociale en fonction de la catégorie socioprofessionnelle des parents……………………………………………………………..




p.16

Tableau XI

Moyennes et écart-types des attitudes par rapport à la solitude en fonction du sexe…………………………………………………...



p.16

Tableau XII

Moyennes et écart-types d’anxiété sociale en fonction de l’interaction âge-sexe……………………………………………...



p.16

Tableau XIII

Corrélations entre anxiété sociale et sentiments de solitude en fonction de l’âge…………………………………………………...



p.17

Tableau XIV

Corrélations entre anxiété sociale et sentiment de solitude en fonction du sexe…………………………………………………...



p.17

Tableau XV

Corrélations entre anxiété sociale et sentiment de solitude en fonction de l’âge…………………………………………………...



p.18

Tableau XVI

Corrélations entre anxiété sociale et attitude face à la solitude en fonction du sexe…………………………………………………...


p.18

Introduction

La recherche en psychologie de l’adolescence a beaucoup évolué depuis une vingtaine d’années. La vision traditionnelle de l’adolescence, période de « crise tumultueuse » a progressivement laissé place à une conception plus constructive. On parle aujourd’hui de « processus de changement », de « transition », « d’adaptation » (Rodriguez-Tomé, 1997), en mettant l’accent sur le rôle actif du sujet dans son propre développement.

« Adolescence » vient du latin adolescere qui signifie « en train de grandir ». C’est une période de transition, de passage entre l’enfance et l’âge adulte allant approximativement de 12 à 18 ans (Marcelli & Braconnier, 1992). Le début de l’adolescence (11-13 ans) se caractérise par le développement pubertaire, plus ou moins précoce et durable selon le sexe et par un égocentrisme marqué (Coslin, 2002). Ensuite vient la période de découverte de l’autre (14-16 ans) avec notamment les premiers flirts, voire les premières expériences sexuelles. Enfin la phase d’idéal (16-19 ans) pendant laquelle le jeune, en fin de croissance et ayant acquis une certaine autonomie, connaît une certaine stabilité et se trouve face à la nécessité de faire des choix, de chercher sa voie (Boukris & Donval, 1990).

Au cours de cette période de développement, les changements physiques, cognitifs, émotionnels et relationnels conduisent l’adolescent à faire un travail de reconstruction de soi et à redéfinir ses rapports avec les autres (Coslin, 2002). Le jeune doit non seulement acquérir le sens de « son identité personnelle », imposer aux autres sa « propre originalité » mais aussi « s’intégrer au sein de son environnement » (Marcelli & Barconnier, 1999). Les relations avec les parents et les pairs se modifient, les rôles évoluent, se complexifient et de nouvelles responsabilités apparaissent.

Selon la théorie focale de l’adolescence (Coleman, 1989), l’adolescent, à un âge donné, privilégie certains types de relations par rapport à d’autres. Par exemple, au début de l’adolescence, les relations hétérosexuelles naissantes avec les préoccupations liées à la puberté, passent avant les relations avec la famille et les problèmes avec les professeurs. La majorité des adolescents parvient à gérer les changements successifs au cours de cette période de leur développement en traitant ainsi un problème à la fois. Une minorité seulement, en tentant de faire plusieurs ajustements en même temps, rencontre des difficultés d’adaptation sociale telles que les conflits familiaux, le rejet par les pairs ou encore l’anxiété face aux relations entre pairs.

C’est au sein de la famille que se créent les premières relations humaines, les modèles interpersonnels. Ces modèles vont influencer la manière dont l’enfant puis l’adolescent communiquera avec autrui (chercher le contact ou bien le fuir, s’exprimer verbalement ou non…). Si la famille continue à avoir une place importante pendant l’adolescence, le jeune va néanmoins prendre ses distances par rapport à ses parents. La sensibilité de ces derniers aux besoins changeants de leur enfant est alors fondamentale (Cloutier, 1996). L’adolescent a besoin de soutien et de limites clairement définies (Jackson, 1997). En se montrant présents, à l’écoute et en contact étroit avec lui, les parents favorisent ainsi son dynamisme personnel, sa prise d’autonomie, et sa responsabilisation. Le soutien parental est important car il peut influencer la façon de percevoir les nouvelles expériences et d’y répondre.

En dehors de son milieu familial, l’adolescent doit se faire une place par ses propres moyens. Il doit adapter son répertoire de comportements de façon appropriée pour chaque type de relations qu’il pourra avoir avec les adultes, les pairs etc. La théorie des rôles sociaux, élaborée dans les années 1960, 1970, met l’accent sur l’importance des rôles joués par l’individu lui-même dans le processus de socialisation (Cloutier, 1996).

Le réseau social de pairs devient central et remplit une fonction d’apprentissage qui sert à « promouvoir la compétence sociale de l’individu » (Kelly & Hansen, 1987, in Jackson, 1997). C’est par l’observation, l’imitation, la comparaison sociale et les processus interactifs que l’adolescent apprend par exemple à réguler son agressivité, à progresser vers plus d’indépendance, à expérimenter des nouveaux sentiments ou encore à engager des interactions stratégiques. Ne pas parvenir à se faire des amis est un indicateur connu de risque d’inadaptation sociale durable (Cloutier, 1996).

Au cours de son développement personnel et social, l’adolescent va donc devoir s’ajuster de manière satisfaisante aux attentes de l’extérieur, répondre à ses propres exigences et résoudre les conflits avec ses pairs, inévitables et importants. Il doit acquérir des comportements, des attitudes et des valeurs nécessaires à son adaptation sociale. Chaque adolescent ne parvient pas au même niveau de compétence sociale (Jackson & Bijstra, 2000). Tous les changements de cette période de développement peuvent avoir des implications importantes sur le fonctionnement social de l’adolescent au sein de la famille, de l’école, du groupe de pairs etc. (Jackson, 1997). Ils peuvent être vécus de façon harmonieuse comme ils peuvent être une source importante d’anxiété. Certains ont plus de difficultés que d’autres à ajuster leurs comportements et leurs attitudes, ce qui contribuerait à des relations pauvres avec les pairs (Asher & Wheeler, 1985, in Jackson & Bijstra, 2000) et à des sentiments de solitude (Crick & Ladd, 1993).




Pour avoir accès à l'intégralité de ce document, cliquez ici


Accès à d'autres documents en psychologie

Accès au site Psychologue.fr




Hébergement : Mon-Site-ici.com
Référencement : Mon-Site-ici.fr
Espace SSL sécurisé : Transaction-Securisee.fr

Réseaux-Sécurité-Informatique : NICOLAS Informatique