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Mémoire de 3ème année de formation

aux thérapies comportementales et cognitives

(A.F.T.C.C.)


Présenté par Stéphany ORAIN


IMPACT D’UN GROUPE D’AFFIRMATION DE SOI SUR LES DIMENSIONS DU TCI


Sous la direction de Madame Craignou Annick



Décembre 2001, Paris.

Table des matières



IMPACT D’UN GROUPE D’AFFIRMATION DE SOI SUR LES DIMENSIONS DU TCI 1

Introduction : 2

Le questionnaire de personnalité TCI : 2

Le modèle de Cloninger 2

Le questionnaire TCI 3

TCI et pharmacothérapie 4

L’affirmation de soi : 4

Méthodologie 6

Présentation du cadre : 6

Présentation des patients du groupe : 7

Traits communs à chaque membre du groupe : 7

Histoire individuelle de chacun : 8

Groupe d’affirmation de soi : 11

Les thèmes abordés en groupe 12

Déroulement type d’une séance 13

Moments clés du groupe d’affirmation de soi : 13

Evolution cliniques des patients : 17

Evaluation pré et post-thérapie 20

A) Caractéristiques de l’affirmation de soi 20

B) Anxiété et humeur dépressive (HAD) + BDI 20

C) Caractéristiques de la personnalité (TCI): 21

D) Caractéristiques concernant le tabagisme : 23

E) Changements de la qualité relationnelle des patients 23

Conclusion 26

Bibliographie 29


Introduction :


Psychologue dans le service de tabacologie du Pr Lagrue à l’hôpital A. Chenevier (Créteil), je propose des groupes d’affirmation de soi aux patients souffrant de troubles de l’assertivité. Chacun d’entre eux remplit un certain nombre de questionnaires évaluant leur état psychologique dont le questionnaire TCI (Temperament and Character Inventory) qui a été développé par Cloninger pour évaluer sept dimensions de son modèle psychobiologique de la personnalité : la recherche de nouveauté, l’évitement du danger, la dépendance à la récompense, la persistance, la détermination, la coopération et la transcendance. Le TCI a été appliqué dans de nombreux domaines en clinique et en recherche, notamment dans les domaines des troubles anxieux, dépressifs et addictifs. Des études ont déjà montré l’évolution des dimensions du TCI au cours d’une pharmacothérapie (anti-dépresseurs, anxiolytiques…) avec une amélioration de certaines dimensions comme la diminution des scores d’évitement du danger (HA) et l’augmentation de la détermination (SD). Cependant, aucune étude ne relate l’influence d’une psychothérapie sur les dimensions de tempérament et de caractère évaluées par le TCI.

Je me suis posée certaines questions telles que :

En quoi l’affirmation de soi peut induire des changements de certaines dimensions du TCI ? Et finalement, le TCI est-il un bon indicateur du bienfait ou non d’une psychothérapie telle que l’affirmation de soi ?

Pour répondre à ces questions, après avoir détaillé les différentes dimensions du TCI ainsi que les bases théoriques de l’affirmation de soi, je présenterai les résultats du TCI de 7 patients avant et après une thérapie de groupe portant sur l’affirmation de soi.


Le questionnaire de personnalité TCI :


Le modèle de Cloninger

Le modèle psychobiologique de la personnalité conçu par Cloninger est applicable à des sujets sans et avec troubles psychopathologiques tels que des troubles anxieux, dépressifs , et addictifs. Ce modèle du tempérament à quatre dimensions indépendantes et transmises génétiquement, repose sur l’activité des systèmes neuronaux et comportementaux spécifiques (Cloninger et al., 1987) :

La Recherche de nouveauté (Novelty Seeking, NS), facteur contrôlé par un système d’activation comportementale sensible aux stimuli inconnus et aux signaux de récompense, déterminé par l’activité dopaminergique ;

L’évitement du danger (Harm Avoidance, HA), sous la dépendance d’un système d’inhibition comportementale sensible face à des signaux de punition ou de frustration, déterminé par l’activité serotoninergique ;

La dépendance à la récompense (Reward Dependence, RD), facteur contrôlé par un système de maintien comportemental en l’absence de renforcement continu. Il est apparu au cours d’études de validation que ce facteur devait être sub-divisé en une dimension originelle de dépendance à la récompense, correspondant à la dépendance affective, et une dimension de persévérance ou de persistance (Persistence, P).

Ces quatre facteurs tempéramentaux, par leur combinaison, peuvent définir des profils qualitatifs de personnalité, mais ils ne sont pas destinés à évaluer la nature éventuellement pathologique de ces profils. Donc, afin de compléter son modèle, Cloninger a ajouté trois dimensions de « caractère » (Cloninger et al., 1993 ; Svrakic et al., 1993 ; Cloninger et al., 1994). Ces facteurs représentant le caractère correspondent à des degrés de maturité et d’adaptation du sujet, sous l’influence principalement de l’environnement et de l’apprentissage. Ces facteurs se distinguent par leur propension à évoluer dans le temps en fonction de la maturation du sujet (et notamment avec l’âge), et également en fonction d’éventuels troubles psychopathologiques. Les trois dimensions décrites par Cloninger correspondent à trois niveaux de maturité :

La maturité individuelle qui correspond au facteur Détermination (Self-Directidness, SD) ;

La maturité sociale déterminant le facteur Coopération (Cooperativeness, C) ;

La maturité spirituelle, sous-tendant le facteur Transcendance (Self-Transcendence, ST).


Le questionnaire TCI

Le questionnaire TCI est composé de 226 items. Pour chacun d’entre eux, le sujet doit répondre obligatoirement par « vrai » ou « faux » selon qu’ils correspondent ou non à sa personnalité. Comme pour le MMPI, une grille d’analyse permet de calculer sept scores principaux, correspondant aux quatre dimensions de tempérament (NS, HA, RD et P) et aux trois dimensions de caractère (SD, C et ST), ainsi que 25 sous-scores correspondant aux dimensions principales. Des analyses secondaires permettent d’identifier d’une part le type de tempérament proches des troubles classiques de la personnalité (passives-agressives, explosives, évitantes, obsessionnelles…) en combinant entre elles les dimensions NS, HA et RD, et d’autre part un risque d’inadaptation de la personnalité en fonction des scores aux dimensions SD et C.


TCI et pharmacothérapie

Le TCI a été largement étudié dans les troubles dépressifs et anxieux (Brown et al., 1992 ; Svrakic et al., 1992 ; Perna et al., 1992 ; Young et al., 1995 ; Richter et al., 1996, Solomon et al., 1996) dans lesquels on note une élévation marquée des scores à la dimension HA, élévation partiellement corrigée après amélioration de la symptomatologie anxieuse ou dépressive. D’autres auteurs ont aussi noté une amélioration de la dimension de caractère SD après traitement antidépresseur, en particulier chez les patients souffrant pour la première fois d’un épisode dépressif majeur (Richter et al., 2000).


L’affirmation de soi :


Wolpe en 1967 a introduit le concept d’affirmation de soi comme étant le comportement affirmé qui est l’expression convenante de toute émotion autre que l’anxiété. Puis en 1975, Lieberman envisage l’assertion sous l’optique de l’efficacité personnelle, c’est-à-dire de la capacité d’une personne à établir une communication efficace et significative avec autrui. De manière générale, l’affirmation de soi est définie comme un ensemble de techniques comportementales et cognitives qui vise à améliorer les compétences de communication. S’affirmer, c’est savoir exprimer le plus directement et le plus sincèrement possible ce que l’on pense, veut et ressent tout en étant le plus à l’écoute de ce que l’autre pense, veut et ressent. Il existe trois types de communication dans la relation à l’autre, l’un passif, l’autre agressif et enfin, affirmé. L’affirmation de soi va donc être indiquée pour les deux premiers types de communication avec pour objectifs de permettre au sujet d’acquérir des stratégies de communication, d’amener le sujet à être le plus à l’aise possible dans la communication, d’affronter les stresseurs relationnels, de modifier les comportements inadaptés et inefficaces et enfin, de diminuer son anxiété sociale.



Le cadre théorique de référence des techniques d’affirmation de soi est la théorie de l’apprentissage social proposée par Bandura en 1976, c’est-à-dire l’apprentissage par l’action, par la performance du patient. Ainsi, le développement de ces capacités de communication va avoir pour effet une meilleure estime de soi. En effet, le sujet qui a peu d’estime envers lui-même souffrira d’un sentiment d’incapacité, d’infériorité et se sentira inapte à faire face au stress suscité par les situations sociales. Cette souffrance ressentie lors des événements sociaux est nommée « anxiété sociale » qui est la première indication pour les thérapies d’affirmation de soi.

L’application pratique des techniques d’affirmation de soi va avoir deux axes principaux :

  1. Exprimer ses besoins et ses émotions de manières adéquates. Pour cela, nous allons travailler le renforcement positif, l’expression d’une critique et la manière de faire une demande.

  2. Réduire la pression des autre (gestion du stress) en travaillant sur le refus, la manière de mettre fin à une conversation et enfin, la manière de répondre à des messages négatifs.


Les programmes d’entraînement aux habilités sociales ont prouvé depuis longtemps leur efficacité dans l’amélioration des patients. Cette technique thérapeutique est indiquée dans de nombreuses pathologies tels que la phobie sociale, les troubles psychiatriques sévères (schizophrénie et épisode dépressif majeur), la dépression, les troubles sexuels et conjugaux, et les troubles du comportement alimentaire.


Dans notre étude, le recours aux techniques d’affirmation de soi au sein d’une population de patients souffrant soit d’une phobie sociale, soit d’un trouble de la personnalité de type évitant ou passif-agressif va avoir pour but de leur faire acquérir des stratégies de communication, de les amener à être le plus à l’aise possible dans la communication, d’affronter les stresseurs relationnels, de modifier leurs comportements inadaptés et inefficaces, d’augmenter l’estime d’eux-mêmes et enfin, de diminuer leur anxiété sociale. Afin d’évaluer ces changements, nous allons utiliser comme outil, le TCI sur lequel nous devrions observer après thérapie une modification des scores d’évitement du danger (diminution de l’anxiété), et de détermination (augmentation de l’image de soi, de l’efficacité des réflexes).

 

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